
#DecolonizingBeautyZIKORA
Beauté de la terre mère : une exploration poétique de la beauté traditionnelle africaine
Un concours de poésie pour les poètes africains
1er Prix

Les lauréats
2nd Prix

Un poème écrit par
Un poème écrit par
Les racines sous la peau
L'acceptance de soi
Les racines sous la peau
par Wonder Meta
Ils ont voulu taire la voix de nos corps,
Masquer nos nuances sous des voiles d’effort.
Ils ont dit : "Redresse-toi, efface tes traits,
La beauté n’est pas ce que tu es."
Mais dans le creux des cendres, brûle un feu ancien,
Un éclat sauvage qui traverse les liens.
Nos racines chantent sous l’écorce fragile,
Elles savent d’où l’on vient, elles sont indociles.
Nos cheveux portent le souffle des vents lointains,
Nos peaux gardent l’empreinte des âges anciens.
Chaque ombre, chaque pli, chaque éclat de nuit,
Raconte un combat, un monde qui s’écrit.
Nous sommes l’argile que nul ne modèle,
L’étoile qui s’élève, infinie, rebelle.
Dans nos regards sombres, une vérité,
La beauté renaît, libre, décolonisée.

Après des semaines de délibérations sur des dizaines de poèmes, les juges ont sélectionné ces cinq poèmes comme finalistes de l'édition française du concours de poésie.
Les finalistes de l'édition anglaise peuvent être lues ici.
Les poèmes sélectionnés pour la première et la deuxième place gagneront un prix en espèces et un mentorat.
Rebelle et intacte
par Quatre vingt six
Je me tiens là, devant leurs miroirs d'envoûtement
Ils disent que je dois me taire, m'effacer complètement
Que ma peau est trop sombre pour l'éclat du jour
Que mes traits ne portent leur définition de l'amour.
Chaque reflet est une guerre, que je mène en silence,
Chaque image, un mensonge construit sur mon absence.
Devrais-je oublier, les chants de mon sang ?
Devrais-je me renoncer et disparaitre avec mon temps ?
Je marcherai seule, dans ce monde qui m’ignore,
Avec ma peau comme bannière, mon cœur tel un trésor.
Car décoloniser, c’est reprendre son éclat,
Voir la beauté du monde, ce qu’ils ne comprennent pas.
J’accepterai ma différence, le soleil de ma peau
Je verrai dans mes boucles, une merveille, un cadeau.
Je refuserai leurs remarques, comme on refuse un poison.
Chacune de leurs injures, ne nourrira plus ma raison.
Leur beauté n’est qu’une cage, dorée, mais étroite.
Un cri silencieux qui veut faire taire des voix.
Mais la mienne résonne, rebelle et intacte,
Un écho de celles qui ont aimé sans pacte.
POEME 4
par Hors-la-loi
Noir, dis-moi, où cours-tu sous cette peau blême ?
À quoi rêve ton pâle reflet, si lointain ?
As-tu troqué l’or du soleil et l’ombre des baobabs
Contre l’éclat mort d’une porcelaine sans destin ?
Ta peau s’efface sous des crèmes assassines,
Chaque goutte blanchit l’éclat d’un héritage.
Et tes mains, complices, sculptent une trahison
Sur l’autel d’un désir qui n’est pas le tien.
Noir, dis-moi, pourquoi ces mèches d’emprunt ?
Ces cascades d’un autre ciel,
Lourdes de chaînes invisibles.
Chaque tresse que tu oublies est un poème défait,
Un chant d’ancêtres noyé dans les rivières du mensonge.
La lame froide dessine des nez qui ne sont pas nôtres,
Des lèvres qu’on rétrécit, des courbes qu’on renie.
Chirurgies de l’oubli, masques de l’exil,
Qui transforme nos corps en silhouettes dociles.
Ô Noir, ne vois-tu pas la violence qui te guette,
Dans ces mains qui te vendent la blancheur comme un salut ?
Chaque goutte de dépigmentation est une guerre perdue,
Chaque prothèse, un drapeau planté sur ton histoire.
Revêts ton ébène, ton cuir d’étoiles et de terres,
Tes cicatrices sont des routes, tes rides, des épopées.
Rejette la poudre, brise les faux miroirs,
Reviens au foyer ardent de ta beauté première.
Car décoloniser, ce n’est pas un simple cri,
C’est arracher la gangue et retrouver la flamme,
Danser avec ton ombre qui brille,
C’est dire au monde entier :
Je suis noir, et cela suffit.
L'acceptation de soi
par Princesse Lorita Simbou Kombila
Je suis l’éclat des nuits, le murmure des vents,
Ni masque, ni faux pas, je marche en liberté,
Mon corps est un poème aux contours évidents,
Chaque pli, chaque trait raconte ma vérité.
Ils voulaient que je sois comme leurs idéaux,
Un reflet effacé dans un cadre imposé,
Mais je suis la forêt, l’océan sans rivaux,
Et mon être profond refuse d’être brisé.
J’ai fait la paix avec mes ombres et mes jours,
J’honore mes racines, ce feu qui me nourrit,
Mon reflet dans le ciel éclate en cent discours.
Car s’aimer, c’est renaître à chaque interdit,
Je suis celle ou celui que l’on ne peut flétrir,
Libre enfin, je m’accepte et j’ose me choisir.
Je suis moi.
Cheveux d'ébène, couronnes d’or
par Princesse Lorita Simbou Kombila
Cheveux d’ébène, parures de la nuit,
Tresses serrées, qui dansent sous la pluie,
Boucles rebelles, libres comme un cri,
Chaque mèche raconte une part de la vie.
Des torsades brunes aux mèches couleur sable,
Chaque nuance éclaire un visage admirable,
Des reflets cuivrés aux éclats de charbon,
Les cheveux afro chantent mille horizons.
Coiffés en couronne ou flottant en nuage,
Ils racontent nos histoires à chaque passage,
Des racines profondes à leurs bouts éclatants,
Ils portent l’héritage des siècles triomphants.
Dans les mains des mères, des doigts d’artisan,
Se tissent des trésors, des motifs apaisants,
Chaque boucle, un poème, une ode à l’Afrique,
Un symbole vivant, éternel et magique.
Ils s’élèvent, forts, défiant la gravité,
Des nattes perlées aux afros dénoués,
Ils embrassent la lumière et captivent les cœurs,
Cheveux afro, porteurs de mille couleurs.
Ni normes imposées, ni regards à dompter,
Leur beauté éclate, pure et sans altérer,
Un hymne à la vie, à notre identité,
Cheveux d’ébène, couronnes de liberté.
2nd Prix

1er Prix
Les juges & Le Mentor
